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Août 2009 : vacances.
J'écoute la radio d'une oreille distraite…

Station locale cévenole…

Le journaliste, d'un air grave, lance le sujet.

Un jeune couple, préoccupé par le sort des familles vivant dans la plus extrême pauvreté, a décidé de mettre à profit ses vacances estivales pour constater de visu s'il est possible aujourd'hui, en France,
de vivre avec un euro par jour…

Noble initiative…

Et de raconter leur expérience.

Partir d'une ville quelconque en France en faisant du stop.

Si possible se faire héberger par l'un des automobilistes (qui fournit par la même occasion les repas, l'eau pour les douches….)…

Repartir le lendemain. Faire du stop. Se faire héberger…

 

Le tout, sans savoir où ils se retrouveront à la fin de la journée, puisque leur itinéraire est fonction de la destination des bonnes âmes qui les prennent en stop…

 

Le summum de l'aventure !!!!!

 

Et le journaliste de s'extasier !

Ces jeunes gens si ouverts aux problèmes de leurs contemporains ont réussi au cours de leurs quelques semaines de vacances à ne dépenser en tout et pour tout qu'un euro et des bananes pour s'acheter un soda
(sans doute personne ce jour là n'avait eu la bonté de le leur offrir…)

 

Preuve était donc faite qu'on peut vivre en France sans rien dépenser..

 

Alléluia !

 

Mais en réalité qu'ont-ils fait ces deux aventuriers des temps modernes, mis à part passer des vacances gratos à la charge de quelques personnes de rencontre ?

 

Alors, à ce couple si soucieux de partager la dure réalité
de l'existence de certains de leurs concitoyens,
je propose :

 

- De renouveler l'expérience en hiver

- d'échanger leurs tenues de jeunes adultes modernes contre de bons vêtements classiques, achetés si possible au secours populaire (ou autre association caritative) afin de ne pas grever leur budget..

- de vivre effectivement avec un euro par jour : c'est-à-dire d'utiliser ce bon argent  pour se procurer leur nourriture, boisson…

- de dormir là où ils peuvent : dortoirs de l'armée du salut, dessous de pont, stations de métro, trottoirs accueillants…
sans compter sur les lits éventuellement libres chez des personnes de rencontre…

- de constater par eux même qu'au bout de quelques jours, ils auront beaucoup plus de mal à se faire prendre en stop et à se faire héberger que lors de leurs vacances d'été !

 

- et enfin, au bout de quelques semaines de ce régime, de venir de nouveau raconter d'un air frais et épanoui leur aventure hivernale à un journaliste complaisant…

 

Bon voilà, vous l'aurez compris, c'est mon coup de colère de l'été…

Stupidité de deux imbéciles qui se croient ouverts aux problèmes sociaux..

Stupidité d'un journaliste qui veut faire de l'audience avec de "l'humanitaire".

*
*
*
 

Je dédis cet article :

aux SDF du parking où je gare souvent ma voiture, qui m'ont gratifié d'un merveilleux sourire le jour où ma fille leur a offert le gâteau que je venais de lui acheter,

à ma petite vendeuse de panier, enceinte de son neuvième enfant, qui trouve toujours le moyen de me vendre un panier fabriqué par le grand père, dans sa caravane, alors que j'en ai déjà une bonne douzaine !

 

et d'une façon générale à tous ceux qui ont du mal à vivre dans notre société de consommation, même avec plus d'un euro par jour…

love me...

pour tous ceux









qui trouvent








que la vie








manque parfois








 de piquant :








CADEAU !

Il marchait, nonchalamment,









s'est approché et m'a regardé, droit dans les yeux.









Puis il s'est assis à côté de moi, tranquillement.









J'ai pu admirer à loisir sa superbe peau,









détailler son profil majestueux,









plonger dans son regard,









et voir ses crocs étinceller.







La preuve dans tout ça ?

*

C'est que je suis encore en vie,

*

mais peut être plus que Dieu,

*

je dois remercier l'épaisse vitre qui nous séparait...








Guépard
de
Doué-la-Fontaine
20 juillet 2009